Hausse du taux de rupture des contrats d’apprentissage

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La Dares vient de publier une étude sur l’évolution des ruptures de contrat d’apprentissage depuis les réformes de 2018 introduites par la loi « Avenir professionnel ». Les chiffres révèlent notamment une nette augmentation du taux de rupture en 2022.

Plus de ruptures de contrats d’apprentissage en 2022 qu’auparavant

L’étude de la Dares révèle que 21% des contrats d’apprentissage commencés en 2022 ont été rompus au cours de leurs neuf premiers mois. Ce taux est plus élevé que les années précédentes, tant pendant la crise sanitaire (16 % en 2020) qu’avant celle-ci (19 % en 2018).

Par ailleurs, le taux de rupture a nettement plus progressé dans le supérieur (+8 points, 18% en 2022) que dans le secondaire (+2 points, 26% en 2022) entre 2017 et 2022.

La part des contrats rompus dans les neuf premiers mois et pour lesquels il n’y a pas de retour en apprentissage dans les six mois suivants augmente de 2 points (de 7 % à 9 %) pour les formations du supérieur et est stable dans le secondaire (17 %) entre 2017 et 2021.

De nouveaux secteurs d’activité concernés par les ruptures de contrat

L’étude met également en évidence une nette hausse des taux de rupture dans des secteurs habituellement peu concernés comme l’information-communication ou les activités financières et assurance.

De plus, en cinq ans, le taux de rupture à neuf mois double pratiquement chez les employeurs de 250 salariés ou plus, alors qu’il progresse peu chez les employeurs de moins de 50 salariés. L’entrée de nouveaux Centres de Formation d’Apprentis (CFA) et de nouveaux employeurs dans l’apprentissage pourrait contribuer à cette hausse.

Le poids des nouveaux CFA créés à la suite de la réforme de l’apprentissage

La Dares rappelle ainsi que la réforme de l’apprentissage de 2018 a entraîné la création d’un grand nombre de CFA. Ainsi, près d’un contrat sur deux commencé en 2022 l’ont été dans une structure qui n’accueillait pas d’apprentis entre 2012 et 2018.

Dès lors, l’étude montre que les apprentissages réalisés dans des CFA récents sont plus susceptibles d’être rompus dans les neuf premiers mois. La Dares explique ce phénomène par une expérience certainement moins importante des nouvelles structures dans l’accompagnement des jeunes en apprentissage.

Consultez l’étude de la Dares Ruptures des contrats d’apprentissage : quelles évolutions depuis la réforme de 2018 ? ici.

Crédits photos : valiantsin, AdobeStock